« Le débat public est nécessaire, et il doit être lucide : il n'y a pas aujourd'hui de solution facile, sans effort, pour le redressement budgétaire », a estimé M. Villeroy de Galhau dans un commentaire publié sur le site internet de la Banque de France.
« Mais plus notre pays attendra pour s'y attaquer, plus le traitement sera douloureux. Et il est souhaitable que cet effort soit juste et partagé par tous », a-t-il ajouté. « Beaucoup de nos voisins européens ont réussi ce redressement avant nous », a-t-il souligné.
Comme l'ambitionne le gouvernement de François Bayrou, M. Villeroy de Galhau a réaffirmé « la nécessité » de ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2029, contre 5,4% attendus en 2025, ce qui implique que les dépenses publiques totales n'augmentent « pas plus vite » que l'inflation annuelle, « y compris en 2026 ».
Le gouverneur de la Banque de France avait déjà appelé, dans une interview à Sud Ouest, à « un vrai débat public » sur la dette, au lendemain de l'annonce le 25 août, par le Premier ministre, d'un vote de confiance sur le gouvernement le 8 septembre à l'Assemblée nationale.
Malgré « la forte incertitude actuelle », M. Villeroy de Galhau a par ailleurs salué une inflation restant « très bien maîtrisée » en zone euro (2,1% sur un an en août) comme en France (0,8%), selon des chiffres d'Eurostat. « Ceci permet des taux d'intérêt favorables, et soutient la reprise du pouvoir d'achat », a-t-il commenté.
Quant à la croissance économique française, la confirmation par l'Insee d'une hausse de 0,3% du PIB au deuxième trimestre devrait lui permettre, sur l'ensemble de l'année 2025, d'« être au moins égale au +0,6% prévu par la Banque de France en juin », selon lui.
« Avec cette relative résilience, c'est plus que jamais le moment de traiter le problème n°1 de l'économie française : nos déficits et notre dette très excessifs », a insisté le banquier central, au risque sinon d'« entretenir l'incertitude des ménages et des entreprises » et d'« étouffer nos capacités budgétaires pour l'avenir ».